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Comment créer son entreprise de jardinage paysagiste ?

18-10-2021
4 minutes

Les particuliers comme les collectivités locales ont aujourd’hui à cœur de reverdir leur environnement. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à solliciter les services de jardiniers paysagistes professionnels. Entretien des jardins et espaces verts, arrosage, élagage, aménagements urbains ou ruraux, cette profession polyvalente séduit également chaque année des milliers d’entrepreneurs. Comment créer son entreprise de jardinage paysagiste ? Quelle réglementation respecter ? Comment trouver ses premiers clients ? Simplitoo vous aide à vous lancer en tant que jardinier paysager.

Le métier de jardinier paysagiste

Quelles sont ses missions ?

Au cours de ses journées, un jardinier paysagiste pourra effectuer plusieurs prestations :

  • Préparation des sols (terrassement, désherbage, abattage d’arbres, débroussaillage) 

  • Plantation, entretien et taille des végétaux 

  • Installation de systèmes d’arrosage automatique pour les plantes et la pelouse 

  • Aménagement des bassins 

  • Végétalisation des toitures, des balcons, des terrasses 

  • Réalisation des petits travaux de maçonnerie (accotements, bordures...) et travailler le bois 

Ce professionnel propose ses services aux particuliers (notamment dans le cadre des services à la personne), aux entreprises et aux collectivités publiques (appels d'offres). Il sera aussi en capacité de donner des conseils pertinents à ses clients pour l’entretien et l’aménagement de leur jardin.

 

Architecte paysagiste et jardinier paysagiste : quelles différences ? 

Les professions sont toutes deux liées au jardin mais elles ne désignent pas la même chose.

Un architecte paysagiste (ou concepteur paysagiste) intervient en amont du jardinier paysagiste : il est là pour recueillir les souhaits de son client et lui proposer des plans d’aménagement de l’espace et du jardin. Il planifie également le projet de nouveau paysage dans ses moindres détails (budget, matériaux, respect des normes environnementales, suivi du chantier, etc.). Une fois validé, il réalise lui-même les travaux dans le jardin (ou l’espace vert), ou fait appel à un autre prestataire. 

Le jardinier paysagiste a une activité essentiellement manuelle puisqu’il travaille uniquement à l’extérieur, dans les jardins. Il est sur le terrain pour entretenir de ce qui est déjà existant dans le jardin (tonte, taille, arrosage, etc.). Exécuter un chantier selon les plans fournis par l’architecte paysagiste peut également faire partie de ses services.

 

Qualités et compétences pour créer une entreprise de jardinage paysagiste

Les professionnels du jardinage doivent évidemment : 

  • Connaître les plantes, arbres et leur cycle végétatif 

  • Savoir gérer l’entretien des espaces verts et des jardins 

  • Se trouver en bonne condition physique (par exemple, pour l’abattage d’arbres ou le débroussaillage de friches) 

 

En plus de ces savoir-faire liés au métier, un jardinier paysagiste à son compte devra maîtriser les compétences clés de tout entrepreneur : 

  • Définir une stratégie commerciale : identifier sa clientèle et prospecter, élaborer des documents commerciaux, réaliser des devis, etc. 

  • Assurer la gestion financière : calculer ses prix, suivre sa trésorerie et le paiement de ses factures, payer ses fournisseurs, etc. 

  • Maîtriser le cadre juridique applicable : respecter les réglementations sociales et environnementales, se conformer au code du travail (notamment en cas d’embauche d’un ou plusieurs salariés). 

  • Faire preuve de qualités relationnelles avec les clients et les partenaires professionnels 

  • Assurer les formalités administratives courantes, comme les déclarations obligatoires qui viendront ponctuer sa vie de chef d’entreprise. 

  • Manager une équipe de salariés 

 

Ouvrir une entreprise de jardinage : préparer son projet en 4 étapes

Étape 1 : se former aux métiers du jardinage

Vous pouvez créer votre entreprise sans diplômes ou formation. Toutefois, le métier de jardinier paysagiste nécessite d'acquérir un certain savoir-faire et des compétences techniques. Il est donc recommandé de suivre une formation et de se forger une expérience dans l’entretien de jardins, avant de se lancer à son compte. 

Il existe des diplômes du paysage de différents niveaux : 

  • CAP agricole (CAPA) Jardinier paysagiste  

  • BEP agricole (BEPA) Aménagements paysagers  

  • Baccalauréat ou brevet professionnel Aménagements paysagers  

  • BTS agricole (BTSA) Aménagements paysagers  

  • Licence professionnelle 

  • Certificat de spécialisation (CS)  

  • Certificat de qualification professionnelle (CQP)  

Le saviez-vous ?

Ces diplômes ne suffiront pas pour devenir concepteur paysagiste. Comme le précise le décret n° 2017-673 du 28 avril 2017, ne peuvent se prévaloir de ce titre que les titulaires de diplômes dont la liste est fixée par arrêté ministériel (diplôme d'État de paysagiste, ingénieurs agronomes...). En France, 5 écoles nationales supérieures forment à cette profession. 

 

Étape 2 : réaliser une étude de marché

Cette étude de marché peut se décliner en 2 volets. 

Le premier volet aura pour objectif d’identifier vos concurrents, les autres jardiniers paysagistes. Combien d'entreprises du paysage se trouvent à proximité ? À qui s'adressent-elles (particuliers, marchés publics...) ? Quels sont leurs domaines de spécialisation (élagage, entretien, études et conception...) ? N’hésitez pas à leur demander des devis pour analyser leurs prix. 

Dans le deuxième volet de l'étude, vous définissez les profils clients : 

  • Revenu moyen des ménages 

  • Nombre de résidences principales / secondaires 

  • Présence d'entreprises 

  • Politique de gestion des espaces verts des collectivités locales (en interne ou externalisée) 

  • Existence de projets d'aménagement sur le territoire 

Cela vous permettra de fixer votre tarif en accord avec votre implantation et votre clientèle cible. 

Vous voulez étudier plus précisément la faisabilité de votre projet ? Vous pouvez dans ce cas rédiger un business plan. Ce document complet vous permettra d’affiner vos idées pour encore mieux vous préparer. Il vous sera également utile pour prouver la viabilité économique de votre future activité auprès de vos éventuels investisseurs. 

 

Étape 3 : définir son projet

Il s'agit ici de déterminer la nature de vos prestations de services : entretien de parcs et jardins, plantations, élagage, tonte de la pelouse, taille d’arbres fruitiers...  

Pour vous aider, vous pouvez tenir compte des critères suivants :

  • Quelle sera votre zone d’intervention ? 

  • Visez-vous plutôt les particuliers, les professionnels ou les collectivités locales ? 

  • Quelles sont vos capacités de financement, notamment pour l’achat de matériels ? Quels seront vos prix ? 

  • Que savez-vous faire ? Quel service en particulier voulez-vous mettre en avant ? 

Bon à savoir

Vous souhaitez travailler uniquement pour des particuliers ? Dans ce cas, il peut être judicieux de créer une entreprise de Service à la Personne (SAP). Vous permettrez ainsi à vos clients de bénéficier d’un crédit d'impôt égal à 50 % des dépenses engagées. De votre côté, il vous faudra déclarer votre entreprise auprès de la direction départementale en charge de l'emploi, du travail et des solidarités (DDETS ou DDETS-PP). Mais attention, en faisant ce choix, vous limitez le champ de votre activité et votre clientèle : vous serez uniquement autorisé à effectuer des petits travaux de jardinage chez des particuliers. 

 

Étape 4 : Prévoir le budget nécessaire 

Le financement de votre projet nécessite un investissement plus ou moins important, en fonction des services proposés. Il peut comprendre : 

  • La location ou l'acquisition d'un local de stockage du matériel 

  • L'achat des outils et des fournitures (tondeuse, tronçonneuse, petit outillage, produits de traitement des plantes et des sols...) 

  • L'acquisition d'un véhicule professionnel 

  • La rémunération des salariés (si vous envisagez d’en avoir) 

N’oubliez pas également :

  • Les frais inhérents à toute création d’entreprise / société : frais d’enregistrement, de dossiers, conseil juridique, autorisations, etc. 

  • La nécessité d’avoir un fonds de roulement, c’est-à-dire une trésorerie toujours suffisante pour rester en équilibre malgré les entrées et sorties d’argent. Tenez compte par exemple du délai entre la facturation à votre client et le moment où il vous paiera le prix demandé. N’oubliez pas aussi que vous aurez des impôts, des charges fixes ou encore du matériel à acheter régulièrement. 

Besoin d’un coup de pouce financier pour vous lancer ? Il existe des aides à la création d’entreprise Vous êtes peut-être éligible ! 

Créer une entreprise de jardinage : formalités administratives et obligations

Choisir la forme juridique de votre entreprise

Les entrepreneurs jardiniers paysagistes choisissent généralement entre 3 types de structure juridique : l’entreprise individuelle, l'entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et la société à responsabilité limitée (SARL). 

Pour choisir, vous pouvez tenir compte des critères suivants :

  • Souhaitez-vous limiter votre responsabilité en tant que chef d’entreprise ? 

  • Serez-vous seul ou aurez-vous des associés ? 

  • Quel sera votre statut social : travailleur non salarié ou assimilé salarié ? 

  • Souhaitez-vous rédiger vos statuts de A à Z ou plutôt bénéficier d’un encadrement juridique ? 

 

Comment faire le bon choix ? L’équipe de Simplitoo vous accompagne de A à Z dans la concrétisation de votre projet professionnel. Du choix du statut aux formalités administratives, nos experts vous aident à faire les bons choix en toute simplicité. Vous pouvez aussi directement vous adresser à notre chatbot : il détermine, en quelques minutes, la forme juridique adaptée à votre situation personnelle ! 

Information importante

Vous ne pouvez pas créer une activité de jardinier paysagiste avec le statut auto-entrepreneur. En effet, vous cotiserez à la MSA (Mutualité sociale agricole) et cette affiliation est incompatible avec l’auto-entreprise (ou micro-entreprise). Seule solution pour vous, si vous souhaitez absolument bénéficier du statut auto-entrepreneur : créer une activité de services à la personne, comme nous vous le disions tout à l’heure. 

 

Connaître votre CFE 

Le CFE est le centre de formalités des entreprises. C’est lui qui réceptionne vos documents de création d’activité. Il est donc important de bien l’identifier : 

  • Si vous effectuez des travaux de maçonnerie paysagère (dallage, construction de petits murets, fontaines, etc.), votre CFE est la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) 

  • Dans le cas contraire, votre CFE est la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI). 

 

Bon à savoir

Comme le précise l’article L. 722-2 du code rural et de la pêche maritime, vous relevez obligatoirement de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) pour votre régime social, que votre CFE soit la CMA ou la CCI. Vous ne cotisez donc pas auprès de l’URSSAF. 

 

Créer votre entreprise / société

Si vous créez une entreprise, il vous faudra remettre une déclaration de début d’activité auprès de votre CFE, accompagné de toutes les pièces justificatives. En retour, vous recevrez une attestation d’inscription au registre du commerce et des sociétés (RCS) ainsi que tous vos identifiants (SIRET, SIREN, numéro de TVA intracommunautaire, etc.) 

Si vous créez une société, vous devrez, avant votre inscription au RCS :

  • Rédiger les statuts constitutifs de votre société 

  • Constituer et déposer son capital social 

  • Désigner le ou les dirigeants 

Pour aller plus loin : Créer son entreprise en 6 étapes  

Le saviez-vous ?

Un jardinier paysagiste est obligatoirement inscrit au RCS car son activité est considérée comme une prestation de services rattachée aux activités commerciales. 

 

Connaître et respecter la réglementation

En fonction de votre activité, vous pouvez être soumis à plusieurs obligations réglementaires : 

  • Vous faites de l’élagage : vous devez suivre une formation qualifiante 

  • Vous utilisez des produits phytopharmaceutiques : vous devez obtenir un agrément phytosanitaire, ainsi qu’un certificat individuel de produits phytopharmaceutiques (Certiphyto) délivré par la DRAAF. 

Les conditions d'utilisation et de stockage de produits phytopharmaceutiques sont régies par le décret n° 2020-1265 du 16 octobre 2020.

La souscription d’une assurance Responsabilité civile professionnelle est obligatoire pour vous couvrir contre les risques que vous ou vos employés pourraient causer à un tiers dans le cadre de votre activité. Certains travaux, notamment la création paysagère, nécessitent également une garantie biennale ou décennale. N’oubliez pas enfin d’assurer votre véhicule professionnel ainsi que votre matériel. 

 

Nos astuces pour développer votre activité de professionnel du jardinage

Une fois toutes ces formalités accomplies, viendra l’heure du lancement ! Pour trouver vos premiers clients, vous pouvez suivre les conseils suivants :

  • Vous faire connaître : sur les réseaux sociaux par exemple, ou en en participant à des foires et à des salons. 

  • Sortir du lot, en proposant des prestations ou des produits qui vous différencient de la concurrence (comme des produits de jardinage biologiques). 

  • Développer des partenariats avec des producteurs de semences, des horticulteurs, des associations intervenant dans le domaine de l'environnement et du jardin. 

  • Demander à vos clients de laisser leur avis en ligne. Des avis positifs seront un gage de confiance considérable. 

Pour faire grandir votre activité, il peut être intéressant de gagner en compétence au fil du temps. Vous pouvez par exemple :

  • Obtenir de nouveaux certificats de qualification professionnelle (CQF) 

  • Recruter du personnel qualifié (conducteurs de travaux paysagers, autres paysagistes, chefs de chantier espaces verts...) 

 

Et pourquoi ne pas élargir votre offre de services ? Vous pouvez ainsi : 

  • Vous orienter vers la conception et la réalisation de projets (ouvrir un cabinet d'architecte-paysagiste...) 

  • Proposer des formations à l’entretien de son jardin  

Vous avez désormais toutes les informations et les conseils pour débuter votre entreprise de jardinier paysagiste. Le choix de votre forme juridique reste toutefois crucial. Il aura en effet un impact sur le fonctionnement et l’avenir de votre entreprise / société. Vous souhaitez être accompagné dans votre réflexion et dans l’ensemble de vos démarches administratives ? Faites appel à nos experts !

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