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Comment devenir expert-comptable indépendant ?

15-12-2021
5 minutes

L’expert-comptable est un professionnel de l’analyse des chiffres. Plus qu’un simple amateur de calculs savants, il accompagne et conseille ses clients au quotidien sur des questions économiques et fiscales à court, moyen ou long terme. Particuliers, associations, PME ou grandes entreprises, tout le monde peut faire appel à cet as de la comptabilité. Vous aimez jongler avec les chiffres et avez à cœur de conseiller au mieux vos clients ? Formations, salaire, différence avec d’autres métiers, voici tout ce que vous devez savoir pour devenir expert-comptable à votre propre compte !

En quoi consiste le métier d’expert-comptable ?  

Sa mission première : établir les comptes 

La mission première d’un expert-comptable est d’organiser, tenir et surveiller les comptes de ses clients (entreprises, organismes ou particuliers). Il se charge également d’établir leur bilan et atteste de la régularité et de la sincérité des comptes de résultat à la fin de chaque exercice comptable (ou année d’activité). 

Considéré comme un tiers de confiance par l’administration fiscale, il est habilité à lui transmettre les documents administratifs de ses clients (comptes annuels, demandes de réduction ou de crédit d’impôt, etc.).

 

Un véritable allié des dirigeants 

Au-delà de ces tâches habituelles, ce professionnel de l’expertise comptable peut endosser des missions dans des domaines connexes comme la gestion, le conseil ou encore les ressources humaines. En effet, il peut intervenir pour analyser plus en détail le fonctionnement d’une entreprise et lui proposer des solutions adaptées à ses enjeux (développement de l’activité, sortie de difficultés financières). Dans ce cas, il réalise un audit de l’entreprise.  

Lorsqu’il travaille pour des petites entreprises, l’expert-comptable peut parfois se substituer au gestionnaire de paie ou au responsable des ressources humaines. S’il est formé en droit social, il peut donc éditer les bulletins de paie et s’occuper des déclarations sociales pour les salariés.

Théoriquement, il n’est pas obligatoire pour les entreprises et les associations d’avoir recours aux services d’un expert-comptable. Dans la pratique, son intervention est plus que conseillée.

  

Comptable et expert-comptable : quelles différences ? 

L’expert-comptable et le comptable sont des métiers similaires qui se différencient toutefois par leur niveau de formation, leur statut, la réglementation à laquelle ils sont soumis et l’étendue de leurs missions. 

  • Le comptable a un niveau d’études Bac +2 à bac +5, tandis qu’un expert-comptable a passé les épreuves d’un bac +8 

  • Contrairement au comptable, l’expert-comptable ne peut pas avoir un emploi dans l’entreprise dont il contrôle les comptes. Il peut devenir salarié uniquement auprès d’un autre expert-comptable, d’une société d’expertise comptable, d'un commissaire aux comptes ou d'une association de gestion et de comptabilité 

  • Le professionnel de l’expertise-comptable doit respecter un code de déontologie strict et est soumis à de nombreuses obligations réglementaires  

  • L’expert-comptable dispose d’une prérogative (ou monopole) pour des tâches spécifiques : contrôle des déclarations, vérification et contrôle des comptes annuels, redressement et consolidation de la comptabilité de l’entreprise cliente. Cela signifie qu’il est le seul professionnel habilité à remplir ces missions. Au-delà d’un simple suivi de comptabilité, il se positionne comme un véritable conseiller des chefs d’entreprise. 

Le saviez-vous ?

La rémunération mensuelle d’un expert-comptable indépendant se situe en moyenne entre 3 000 euros (pour un débutant) et 6 000 euros (après plusieurs années d’expérience). Cette fourchette de salaire varie selon la concurrence dans votre région. 

 

Quelle formation pour devenir expert-comptable ? 

Si vous optez pour la filière classique, vous devez obtenir 3 diplômes successifs : 

  • Le diplôme de comptabilité et de gestion (DCG) est de niveau licence bac + 3, accessible par voie initiale, en alternance ou après une validation des acquis de l’expérience (VAE) 

  • Le diplôme supérieur de comptabilité et gestion (DSCG) de niveau master bac + 5    

  • Le diplôme d'expertise comptable (DEC) de niveau bac + 8 

Attention, un seul de ces diplômes ne suffit pas. Vous devez être titulaire des trois !  

Notez que le DEC consiste en un stage rémunéré de 3 ans en cabinet d’expertise-comptable. 

Si ces études vous paraissent longues, rassurez-vous : le DCG et DSCG peuvent se faire en alternance, ce qui vous permet de percevoir un revenu durant vos études et de faire vos premiers pas dans le monde professionnel. 

Le saviez-vous ?

Un titulaire du DEC peut également devenir commissaire aux comptes dès lors qu’il a effectué au moins 2 des 3 années de son stage chez un commissaire aux comptes habilité à recevoir des stagiaires. 

 

Il existe également des passerelles vous permettant de demander votre inscription à ce cursus. À titre d’exemple, vous pourrez vous inscrire directement en DSCG après avoir suivi d’autres études : si vous êtes titulaire d’un master comptabilité contrôle audit (CCA) ou d’un master obtenu en école de commerce ou en université.  

  

Quelles sont les obligations d’un expert-comptable ? 

L’expert-comptable est une profession libérale réglementée. En clair, cela signifie que vous devez répondre à plusieurs obligations législatives et réglementaires pour exercer ce métier. L’ordonnance du 19 septembre 1945 fixe l’ensemble des règles auxquelles vous êtes soumis.

 

S’inscrire à l’Ordre des experts-comptables 

Une fois titulaire du DEC, l’expert-comptable doit procéder à son enregistrement auprès du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC), seule autorité compétente pour cette profession. Il lui sera demandé de verser chaque année une cotisation professionnelle. Cet ordre rassemble à ce jour 21 000 experts-comptables et possède une antenne dans chaque région. 

Le CSOEC veille notamment au respect du code de déontologie et des normes professionnelles (indépendance, discrétion et honnêteté).

   

Souscrire une assurance civile professionnelle  

Cette assurance obligatoire, également appelée responsabilité civile professionnelle (RC pro) vous protège contre les dommages causés à autrui et vous couvre pour tout accident sur votre lieu de travail. 

En tant que professionnel de l’expertise-comptable, vous pouvez ainsi être protégé si un client met en cause votre responsabilité en cas de manque à gagner, d’une erreur ou d’une négligence de votre part. Coover propose une offre pour souscrire à cette assurance, jetez-y un œil ! 

Bon à savoir

Un expert-comptable peut également faire l'objet de contrôles de la part de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) qui vérifiera le respect des données personnelles des clients    

  

Exercer la profession d’expert-comptable en libéral 

En cabinet ou en indépendant ? 

Les jeunes experts-comptables commencent bien souvent leur carrière au sein d’un cabinet déjà existant, où ils sont employés sous le statut de salarié. Cette première expérience leur permet de faire leurs preuves avant de passer au statut d’associé. Ils peuvent également racheter une partie de leur clientèle pour créer leur propre cabinet indépendant d’expertise-comptable.  

Entreprise individuelle ou société ?  

Au moment de vous lancer à votre compte, vous devrez en premier lieu choisir entre entreprise individuelle (EI) et société

Si vous souhaitez vous lancer seul dans l’expertise-comptable, vous pourriez être séduit par les formalités de création et de gestion relativement simplifiées de l’EI. Néanmoins, sachez qu’avec cette forme juridique, vous ne faites qu’un avec votre entreprise puisque vous exercez en votre nom propre. Vos patrimoines privé et professionnel sont donc par défaut confondus. Cela signifie qu’en cas de dettes, vous prenez le risque d’engager vos biens personnels.  

Créer une société d’expertise-comptable requiert certes des formalités plus lourdes, mais comporte de multiples avantages : 

  • Une société est considérée comme une personne morale, distincte de son créateur. Leurs patrimoines ne sont pas confondus. En cas de dettes, vous engagez votre responsabilité à hauteur des apports que vous avez faits au capital social. 

  • Créer une société, c’est aussi se donner la possibilité de s’associer, notamment avec d’autres professionnels libéraux. Vous permettez à votre activité de grandir plus rapidement et de passer les épreuves à plusieurs. 

  

Quelle forme de société choisir pour exercer en libéral ?  

Vous pouvez vous tourner vers : 

  • La société à responsabilité limitée (SARL) qui vous offrira une grande sécurité juridique grâce à ses statuts encadrés par la loi 

  • Ou la société par actions simplifiées (SAS) si vous souhaitez bénéficier d’une plus grande souplesse dans vos modalités de fonctionnement 

Pour aller plus loin : Comment choisir entre SAS et SARL ? 

 

Bon à savoir

Chacune de ces formes juridiques comporte ses spécificités, notamment concernant votre régime de protection sociale (assimilé-salarié ou TNS) et votre type d’imposition (impôt sur le revenu ou sur les sociétés). Il faut donc faire le bon choix ! Nos experts peuvent vous accompagner dans votre prise de décision et l’ensemble de vos démarches de création. Vous pouvez également utiliser notre chatbot : il détermine, en quelques minutes, la forme juridique adaptée à votre situation personnelle ! 

 

Notez enfin que vous pouvez créer une société seul, l’EURL et la SASU étant les pendants unipersonnels de la SARL et de la SAS. 

Vous avez dans ce cas la possibilité de réduire vos coûts de fonctionnement en créant une société civile de moyens (SCM) avec d’autres professionnels libéraux (réglementés ou non). Cela n’aura aucune incidence sur votre statut juridique. À l’emploi, la SCM vous permettra simplement de mutualiser vos frais de fonctionnement (loyer, entretien, factures énergétiques, matériel, etc.). En revanche, contrairement au groupement d’exercice (SCP, SEL…), vous ne partagez ni vos bénéfices ni votre clientèle. 

Information importante

Les formes juridiques conférant à leurs associés la qualité de commerçant (sociétés en commandite simple et sociétés en nom collectif) sont interdites pour l’exercice d’une activité d’expertise-comptable. 

 

Nos conseils pour vous démarquer  

Spécialisez-vous

La loi PACTE de 2019 permet aux experts-comptables de mettre en avant leur spécialisation en les certifiant.  

Cette certification de spécialisation se fait sur demande auprès du conseil régional de l’Ordre dont vous dépendez. Elle peut porter sur 3 compétences sur lesquelles vous vous êtes formé ou sur la base de l’expérience professionnelle. La certification est valable pour une durée de 5 ans.  

Vous pouvez devenir spécialiste pour un secteur (professions libérales, agriculteurs, SCI) ou une compétence particulière (audit, développement à l’international, conseil aux dirigeants de TPE et PME).  

Attention, l’Ordre des Experts-comptables vérifie que vous avez bien suivi une formation diplômante en lien avec la spécialisation que vous proposez. 

  

Entretenez votre image de marque et communiquez  

Autrefois restreint, l’emploi de la publicité des experts-comptables a été assoupli par la loi Hamon de 2014, qui a aussi encadré les activités de promotion. Profitez-en !  

Vous pouvez désormais à l’échelle de votre cabinet communiquer sur vos activités, votre spécialité en mettant en avant votre expertise sur certains sujets. Vous pouvez utiliser différents canaux pour votre stratégie de communication : presse, revue, articles, site internet, newsletter, séminaires et même réseaux sociaux ! 

La communication des experts-comptables reste toutefois réglementée :   

  • L'information doit être utile 

  • Elle ne doit pas induire en erreur les clients, y compris la promotion d’une spécialisation qui ne serait pas reconnue par la profession   

  • Le ton doit être décent et empreint de retenue  

  • Elle doit respecter le secret professionnel envers les clients et les autres membres de la profession  

  • Elle doit être transparente jusqu’à alerter en cas d’erreur      

 

Le saviez-vous ?

Rédiger un business plan est un excellent moyen pour anticiper vos frais d’installation (achat de logiciels de comptabilité, locaux, frais d’équipement variés) et identifier la concurrence dans votre secteur géographique. Ce document vous permettra également d’affiner votre stratégie financière et de développement. 

 

Vous avez maintenant toutes les informations sur le métier d’expert-comptable ! Simplitoo vous accompagne de A à Z dans vos démarches de création, en vous proposant des conseils personnalisés, au plus près de votre situation et de votre projet de société. N’hésitez plus, lancez-vous ! 

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