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Comment devenir ramoneur ?

22-10-2021
4 minutes

Vous envisagez de devenir ramoneur à votre compte ? Vous exercez déjà cette profession et souhaitez créer votre propre société, afin de pouvoir être votre propre patron, voire même grandir et employer des salariés ? Simplitoo vous éclaire sur les spécificités du métier et les étapes indispensables pour mener à bien votre futur projet professionnel.

Qu’est-ce que le métier de ramoneur ? 

Le ramoneur (également appelé ramoneur-fumiste) est un professionnel du domaine du Bâtiment et Travaux Publics (BTP). Il est spécialisé dans l’entretien et le contrôle des conduits de cheminée, des poêles à bois et des installations au fuel, mazout et gaz.

 

Ce professionnel procède aussi au nettoyage des âtres, fourneaux, incinérateurs, chaudières, chauffages, gaines de ventilation et dispositifs d’évacuation des fumées. Il s’occupe enfin des travaux de fumisterie et de rénovation des conduits et du tubage.

 

Le ramoneur-fumiste s’assure du bon fonctionnement de ces installations de chauffage afin d’éviter les incendies ou les intoxications au monoxyde de carbone. Il est responsable de la sécurité des installations et fournit des conseils en ramonerie-fumisterie aux particuliers et aux professionnels. 

 

Les obligations et modalités du ramonage sont précisées dans un règlement sanitaire, déterminé au niveau de chaque département. À titre d’exemple, le règlement sanitaire départemental de Paris indique que les conduits de fumée doivent être ramonés deux fois par an dont une fois durant la période de chauffe.  

 

Bon à savoir

 Le domaine de la fumisterie, c’est quoi ? Le ramoneur-fumiste installe et répare les cheminées, mais contrôle aussi l’évacuation des fumées issues de la combustion. 

Quelles sont les formations pour devenir ramoneur ?  

La profession de ramoneur est une activité réglementée car il s’agit d’une activité qui touche à la sécurité des biens et des personnes. Pour être autorisé à exercer cette profession et prouver votre niveau de compétences, vous devez donc justifier d’un diplôme ou d’une certification via une formation. Des formateurs qualifiés vous transmettront alors tous leurs savoirs. 

 

Il devra s’agir d’un des certificats suivants : 

 

  • CAP ou BEP de maçonnerie, plâtrerie ou maintenance 

  • Certificat Technique des Métiers (CTM) « Ramoneur-fumiste » 

  • Brevet technique « ramoneur-fumiste » 

  • Un titre de « Ramoneur-fumiste » délivré par le Centre d’études et de formation pour le génie climatique et l’équipement technique du bâtiment (COSTIC)  

 

Vous n’avez aucun de ces diplômes mais un niveau d’expérience significatif dans le métier ? Les ramoneurs pouvant justifier de 3 ans d’expérience dans la profession (en tant que travailleur indépendant ou salarié) peuvent demander une attestation de qualification professionnelle auprès de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Ceci, même si vous n’avez pas suivi de formation : ces 3 ans sont jugés comme suffisamment formateurs. 

 

En cas d’accord, vous serez autorisé à ouvrir votre entreprise de ramonage, sans pour autant avoir les diplômes requis. Vous pourrez alors même monter une équipe avec vos propres employés. 

 

Bon à savoir

Si vous justifiez de 1 an d’expérience en tant que ramoneur, vous pouvez également, sous conditions, demander une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Un dossier retraçant vos expériences professionnelles vous sera notamment demandé. 

 

Quelles sont les obligations d’un ramoneur ? 

Outre l’obligation essentielle d’être titulaire d’une qualification, plusieurs obligations s’imposent à un ramoneur pour exercer son métier en conformité avec la réglementation. Prenez soin de remplir ces obligations pour vous justifier en cas de contrôle.  

 

Souscrire une garantie décennale 

La législation oblige les professionnels du BTP de second œuvre (c’est-à-dire les travaux qui n’impactent pas la solidité ou la stabilité du bâtiment) à être couverts par une garantie décennale. Cette obligation concerne donc les ramoneurs. 

 

Cette assurance vise à couvrir les dommages survenus sur des opérations de construction, jusqu’à 10 ans après la fin des travaux. Elle protège contre les malfaçons, les vices, mais aussi la non-conformité aux normes en vigueur. 

 

Vous devez souscrire cette assurance avant même de trouver vos premiers clients, pour être couvert dès le début de votre activité. 

 

Souscrire une responsabilité civile professionnelle (RC Pro) 

Un ramoneur a l’obligation de souscrire une assurance couvrant sa responsabilité civile professionnelle. Celle-ci vous protège en cas de dommages causés à un tiers dans le cadre de l’exercice de votre activité. N’hésitez pas à comparer les offres car celles-ci peuvent varier considérablement d’un assureur à un autre. Choisissez donc les prix adaptés à vos besoins et moyens financiers : notre partenaire Coover peut vous proposer des offres au meilleur prix ! 

 

Ne pas avoir fait l’objet d’une interdiction d’exercer 

Comme le précise la loi du 5 juillet 1996, vous ne pouvez pas créer votre entreprise de ramonage si : 

 

  • Vous avez fait l’objet d'une interdiction de diriger, de gérer, d'administrer ou de contrôler directement ou indirectement une entreprise. 

  • Vous avez été condamné à une peine complémentaire interdisant l'exercice d'une activité professionnelle ou sociale. 

 

C’est ce qu’on appelle les conditions d’honorabilité. Tous les artisans y sont soumis. 

 

Communiquer vos tarifs à votre client 

Depuis le 1er avril 2017, tout artisan a obligation d’informer sa clientèle sur le montant de la prestation réalisée. Cette information comprend : 

 

  • Les tarifs horaires pratiqués  

  • Le coût des services forfaitaires  

  • Les modalités de calcul des heures facturées  

  • Le montant des frais de déplacement 

  • La gratuité ou non du devis 

 

Si vous recevez vos clients dans un local, ces tarifs doivent être affichés de manière lisible et visible. Si vous vous déplacez directement chez eux, vous devez lui fournir un document écrit mentionnant toutes ces informations. 

 

Le saviez-vous ?

Le coût moyen d’une prestation de ramonage est compris entre 40 euros et 80 euros. Ce tarif varie selon votre zone géographique et votre expérience. 

 

Fournir un devis  

Si vous estimez que le tarif de votre prestation sera supérieur à 150 euros, vous devez obligatoirement fournir un devis à votre client. 

 

Ce devis comprend notamment : 

 

  • La nature exacte des prestations proposées 

  • Les détails du tarif appliqué (nombre d’heures, tarif horaire, facturation de matériel, frais de vos moyens de déplacement) 

  • La somme totale à payer, en hors taxes et toutes taxes comprises, en précisant le taux de TVA. 

 

Facturer les services réalisés 

À l’issue de votre intervention, vous devez obligatoirement fournir une facture à votre client. Ce document reprendra les éléments de votre devis. Vous y indiquerez également vos délais de paiement. La facturation est indispensable pour vous protéger en cas d’impayés et notamment entamer une procédure de mise en demeure.

 

Le saviez-vous ?

Le Stage de Préparation à l’Installation (SPI) était autrefois une étape obligatoire pour les artisans (y compris les auto-entrepreneurs) qui souhaitaient s’installer à leur compte. Facultative depuis 2019, cette formation n’en reste pas moins intéressante pour découvrir le monde de l’entrepreneuriat et se former aux bases de la gestion d’entreprise. Des sessions à distance avec formateurs qualifiés sont également possibles. 

 

Comment bien préparer votre projet ?  

Faire une étude de marché 

Pour lancer efficacement votre activité de ramoneur, il est essentiel d’étudier en amont la faisabilité de votre projet

 

Pour ce faire, vous pouvez réaliser une étude de marché, le plus souvent au sein de votre business plan. Ce temps de réflexion vous permettra notamment de : 

 

  • Vérifier qu’il existe bien une clientèle potentielle sur le périmètre géographique que vous visez 

  • Définir, voire réajuster votre offre en fonction des besoins que vous aurez repérés 

  • Fixer vos tarifs 

 

En d’autres termes, cela vous permettra de confirmer que votre projet est réalisable d’un point de vue commercial. 

 

Pour plus de sûreté, vous pouvez intégrer votre étude de marché au sein d’un business plan. Vous y détaillez votre projet et votre éventuelle équipe, vos moyens financiers et la stratégie commerciale que vous souhaitez mettre en œuvre. Il vous sera utile pour obtenir un avis positif de votre banquier, si vous êtes en recherche d’un emprunt bancaire ! 

 

Choisir la forme juridique de votre entreprise 

C’est là aussi un point essentiel si vous décidez de vous lancer à votre compte. Le choix de votre forme juridique aura en effet un impact sur : 

 

  • Votre statut social en tant que dirigeant (travailleur non salarié ou assimilé salarié) 

  • Votre régime fiscal (impôt sur les sociétés ou sur le revenu) 

  • La possibilité de faire entrer des associés au sein de votre société 

  • Le montant minimum du capital social 

  • Votre responsabilité et la possibilité laissée à vos créanciers de saisir votre patrimoine personnel en cas de dettes 

  • Les règles de fonctionnement de votre entreprise et les modalités de prise de décisions (au sein de vos statuts) 

  • La possibilité d’opter pour le statut de conjoint collaborateur, si vous décidez de travailler avec votre époux(-se) 

 

Si vous créez votre activité de ramonage seul, vous aurez le choix entre les formes juridiques suivantes : 

 

  • L’entreprise individuelle (EI), avec la possibilité de devenir ramoneur en micro-entreprise (c’est-à-dire avec le statut auto-entrepreneur). Devenir auto-entrepreneur vous permet de bénéficier d’un statut simplifié, mais vous serez rapidement limité avec des plafonds de chiffre d’affaires. 

  • L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) : une société prête à l’emploi avec une grande sécurité juridique. 

  • La SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle) : une société souple et peu encadrée par la loi, dans laquelle vous avez la liberté de déterminer vos propres règles de fonctionnement. 

 

Pour faire le bon choix, consultez notre article comparatif sur le statut auto-entrepreneur, l’EURL et la SASU

 

Si vous vous lancez à plusieurs, vous pourrez opter pour une SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou une SAS (Société par Actions Simplifiée). Le statut auto-entrepreneur sera cette fois impossible. Rendez-vous sur notre article pour savoir comment choisir entre une SARL et une SAS !

 

Bon à savoir

Chacune de ces formes juridiques dispose de spécificités qui lui sont propres. Seule une étude précise de votre situation et de votre projet peut vous permettre de faire le meilleur choix. Nos experts peuvent vous accompagner dans votre prise de décision et l’ensemble de vos démarches de création. Vous pouvez aussi directement vous adresser à notre chatbot : il détermine, en quelques minutes, la forme juridique adaptée à votre situation personnelle ! 

Anticiper vos frais d’installation et de fonctionnement 

Avant de débuter votre activité, vous devrez établir un budget prévisionnel et donc lister l’ensemble de vos dépenses à venir : 

 

  • L’achat du matériel de base (hérisson de ramonage, corde, échelle, perche, aspirateur, etc.) 

  • L’achat et l’entretien de votre véhicule professionnel 

  • La souscription aux assurances obligatoires (RC Pro, garantie décennale, assurance de votre véhicule) 

  • Les frais de création de société (frais de dossier, d’immatriculation, de conseils) 

  • L’achat de matériel informatique pour la gestion de votre activité (ordinateur, imprimante, logiciel de comptabilité) 

  • Les charges sociales et fiscales 

 

Bon à savoir

Ces dépenses peuvent lourdement peser sur votre budget, surtout si vous débutez votre activité. Des aides à la création d’entreprise existent. N’hésitez pas à vous renseigner pour savoir si vous êtes éligible. 

Comment créer votre entreprise de ramonage ? 

Une fois votre forme juridique choisie, vous devrez procéder aux formalités de création de votre activité. 

 

Si l’équipe de votre entreprise / société compte moins de 10 salariés, vous serez considéré comme artisan. Votre centre de formalités des entreprises (CFE) sera la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA)

 

Au-delà de cet effectif, votre activité sera de nature commerciale. Le CFE compétent sera la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI)

Cas n° 1 : vous créez une entreprise individuelle (EI, micro-entreprise ou EIRL) 

Vous adressez à votre CFE une déclaration de début d’activité, ainsi que les justificatifs requis. Une fois votre dossier traité, vous recevrez vos numéros d’identification (SIRET, SIRET, code APE, immatriculation au Répertoire des Métiers ou au Registre du Commerce et des Sociétés, etc.). Le CFE se chargera de déclarer votre activité à l’URSSAF, la CPAM et aux services des impôts. 

 

Cas n° 2 : vous créez une société (EURL, SASU, SARL ou SAS) 

Avant votre demande d’immatriculation auprès du RM ou du RCS, vous devrez : 

 

  • Rédiger les statuts de votre société afin notamment d’en définir les règles de fonctionnement 

  • Constituer le capital social 

  • Publier une annonce au journal d’annonces légales 

 

Pour aller plus loin : Comment créer son entreprise ? 

 

Société de ramonage : nos conseils pour vous lancer 

Vous vous demandez comment vous distinguer de la concurrence ? Voici quelques astuces !  

 

  • Passer la certification Qualibat ramoneur : valable 4 ans, elle atteste de vos compétences techniques ainsi que de votre fiabilité juridique et administrative. Elle est un gage de sérieux pour les particuliers et / ou les professionnels qui recherchent des ramoneurs pour leurs chantiers.  

  • Accéder au titre de maître ramoneur : il est ouvert aux titulaires d'un brevet de maîtrise ou d'un diplôme équivalent, ayant au moins deux ans d’expérience professionnelle. Ce titre peut aussi vous être délivré si vous n’avez pas le diplôme requis mais que vous justifiez d’au moins 10 ans d’expérience professionnelle. Votre demande est à adresser à la CMA de votre secteur. 

  • Vous associer avec d’autres professionnels aux spécialités complémentaires avec la vôtre (comme des maçons ou des plâtriers) pourrait vous permettre d’offrir à vos clients une prestation globale, par exemple dans le cadre d’un contrat d’entretien et de maintenance. 

  • Créer votre profil sur Google My Business ou bien un site vitrine. N’hésitez pas à solliciter vos clients pour qu’ils y déposent un avis. En effet, des avis positifs attireront naturellement la confiance de vos potentiels clients ! 

 

Le saviez-vous ?

Les professions du BTP vous intéressent et vous voulez élargir vos horizons ? Sachez qu’il n’existe pas que le ramonage comme emploi : vous pouvez également devenir peintre en bâtiment, électricien ou encore plombier à votre compte. Découvrez nos fiches métiers à ce sujet !

 

Vous savez êtes désormais au point sur le métier de ramoneur ! Si vous souhaitez vous lancer, Simplitoo est à votre écoute pour vous accompagner dans la création de votre société. N’hésitez plus, contactez-nous !  

 

 

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