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Comment devenir travailleur indépendant ?

17-05-2021
4 minutes

Le statut de travailleur indépendant séduit un nombre grandissant de Français en quête de liberté. Vous aussi, vous souhaitez vous lancer à votre compte et devenir votre propre patron ? Découvrez l’essentiel sur ce statut et les 5 étapes incontournables pour démarrer efficacement votre activité.

Travailleur indépendant : définition 

Un travailleur indépendant, parfois appelé freelance ou entrepreneur, désigne un professionnel qui exerce son activité sans aucun lien de subordination. Il s’oppose ainsi au salarié puisqu'il n’a pas de supérieur hiérarchique, ni de contrat de travail. On dit qu’il travaille à son compte. 

Il choisit ses propres horaires, ses services et missions, ses éventuels partenaires et ses clients. C'est aussi lui qui gère sa comptabilité, ses contrats, sa clientèle et sa communication (sauf s’il fait appel à des prestataires extérieurs). 

Un professionnel est officiellement considéré comme indépendant s’il exerce son activité en tant que : 

  • Dirigeant d’une société immatriculée auprès du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) 

  • Chef d’une entreprise individuelle immatriculée auprès de l’URSSAF 

Il peut exercer une activité : 

  • Artisanale : coiffeur, électricien, esthéticienne... 

  • Commerciale : restaurateur, agent commercial, antiquaire... 

  • Industrielle : agroalimentaire, production d’énergie, de textile... 

  • Libérale : développeur web, consultant freelance, sophrologue... 

  • Agricole : exploitant agricole, maraîcher, agriculteur... 

Bon à savoir

Vous pouvez cumuler votre activité de freelance avec un emploi salarié (CDI, CDD, contrat d’intérim). Pensez toutefois à vérifier que votre contrat ne comporte aucune clause de non-concurrence et / ou d’exclusivité. Si vous êtes fonctionnaire, la réglementation est plus subtile : pensez à bien vous renseigner avant de vous lancer ! 

 

À la différence des salariés, le revenu des travailleurs indépendants n’est pas fixé par un contrat de travail. Il est par définition variable, car dépendant de multiples facteurs : nombres de missions / de ventes effectuées, tarifs pratiqués, montant des charges, etc.

Dès lors qu’il perçoit une rémunération, le travailleur indépendant verse des cotisations sociales, notamment au titre de sa protection maladie-maternité et de sa retraite. Il ne dispose toutefois pas des mêmes droits que les salariés et sera soit Travailleur Non Salarié (TNS) soit assimilé salarié

Pour aller plus loin : Le statut social du dirigeant 

Étape 1 : dénicher la bonne idée 

Devenir travailleur indépendant ne se fait pas du jour au lendemain : encore faut-il trouver l'idée qui fera mouche dans votre esprit et celui de vos futurs clients. 

Vous pouvez par exemple : 

  • Vous concentrer sur les domaines que vous maîtrisez, dont vous connaissez les enjeux, les savoir-faire et dans lesquels vous avez peut-être déjà des contacts. 

  • Regarder ce qui se fait autour de vous ou même à l’étranger : y a-t-il de nouvelles habitudes de consommation ou des besoins émergents ? 

  • Vous rendre à des salons professionnels, des conférences, des tables rondes. 

N’hésitez pas à interroger vos proches ou d’autres travailleurs indépendants pour connaître leur opinion sur votre projet. Cet échange fera peut-être naître des idées auxquelles vous n’avez pas pensé ! 

 

Bon à savoir

Devenir freelance, ce n’est pas forcément partir de zéro. Vous pouvez aussi vous lancer en franchise ou reprendre un bail commercial par exemple. Vous aurez ainsi déjà une base de biens matériels et immatériels pour débuter. 

Étape 2 : tester la viabilité de votre projet 

Pour mettre toutes les chances de votre côté, il vous faudra en amont évaluer la pertinence et le potentiel de votre projet. Pour ce faire, vous pouvez notamment : 

  • Détailler votre activité et préciser vos objectifs notamment financiers 

  • Réaliser une étude du marché pour évaluer et étudier la concurrence 

  • Réfléchir à votre stratégie commerciale afin de définir les moyens et le coût à investir pour vous faire connaître 

  • Constituer un budget prévisionnel pour estimer vos frais de lancement (frais de création d’entreprise, achat de matériel, etc.) et de fonctionnement (charges énergétiques, location d’un local, prix des matières premières, etc.) 

Ces différents éléments peuvent être rassemblés au sein d’un business plan. Ce document vous sera utile pour convaincre d’éventuels investisseurs (banques, partenaires). 

Le saviez-vous ?

Être indépendant, c’est être polyvalent ! Si vous souhaitez acquérir des connaissances en gestion, comptabilité, communication ou encore marketing, sachez qu’il existe de nombreuses formations à votre disposition. Certaines sont même 100 % finançables par votre Compte Professionnel de Formation, comme les formations Educademy dédiées à la gestion d’une auto-entreprise. 

 

Étape 3 : trouver des financements 

Votre projet est bien défini et budgétisé ? Il est temps de réfléchir à son financement ! 

Votre apport personnel est insuffisant ? Pas de panique, il existe des solutions :  

  • Le prêt bancaire ou le crédit professionnel, qui fonctionnent comme des emprunts classiques. Vous pouvez ici mobiliser votre business plan pour convaincre les banques de la viabilité de votre projet. 

  • Le micro-crédit, prévu pour les personnes ne pouvant bénéficier d'un crédit bancaire traditionnel. 

  • Les aides publiques à la création ou reprise d’entreprise, que ce soit sous forme d’exonération de cotisations sociales (l’ACRE) ou d’allocations sociales comme l’ARE et l’ARCE versées par Pôle Emploi. 

  • Le crowdfunding, qui consiste à solliciter des donateurs (particuliers ou entreprises) sur des plateformes spécialisées (Indiegogo, Kickstarter, HelloAsso, Kokorico, etc.).  

  • Les solutions financières de la banque publique BPI France, dédiées spécifiquement aux projets de création et de développement d’entreprises sur le territoire national. 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre guide sur les aides à la création d’entreprise

Étape 4 : choisir votre statut juridique 

Avant de créer votre entreprise, il faudra choisir la forme juridique la plus adaptée à votre situation, vos besoins et votre projet. C’est une étape importante mais complexe ! N’hésitez pas à demander conseil auprès d’experts comme Simplitoo et à consulter notre article : Travailleur indépendant : quels statuts possibles ? 

Vous souhaitez vous lancer en solo, sans vous associer ?  

Vous avez le choix entre l’Entreprise individuelle, l’EURL ou la SARL. 

  • L’Entreprise individuelle (EI) est une forme simplifiée d’entreprise. Vous pouvez la créer sans apporter de capital et sa comptabilité est allégée. Attention, l’EI se confond avec son fondateur. Cela signifie qu’en cas de dettes, votre capital personnel peut être saisi.  
    L’EI comporte deux variantes :  

  • La micro-entreprise : cette forme ultra-simplifiée de l’EI est soumise à des plafonds de chiffres d’affaires définis en fonction de votre activité (commerciale, artisanale ou libérale).  

  • L’EIRL :  forme la plus sécurisée d’EI, elle permet à l’entrepreneur de limiter sa responsabilité puisqu'il peut y distinguer votre capital personnel de celui qu'il souhaite assigner à son entreprise. 
     

  • L’EURL : son gérant a le statut de Travailleur Non Salarié (TNS). Il paie moins de cotisations sociales mais sa couverture sociale est moins fournie. La rédaction des statuts de l’EURL est plus simple car strictement encadrée par la loi. La responsabilité de l’associé unique est ici limitée aux apports (contrairement à l’EI).  
     

  • La SASU : son président a le statut d’assimilé salarié. Ses cotisations sociales sont plus élevées mais il est couvert comme un salarié (à l’exception de l’assurance chômage). La SASU est plus flexible que l’EURL. La rédaction des statuts est en effet plus libre et personnalisable, mais de ce fait plus complexe.

      

Vous souhaitez vous lancer à plusieurs ?  

Vous pouvez opter pour la SARL, forme collective de l’EURL, ou bien la SAS, forme collective de la SASU. 

Information importante

Si vous envisagez de devenir agriculteur indépendant, vous pouvez également vous tourner vers l’EARL (entreprise agricole à responsabilité limitée), le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) et la SCEA (société civile d’exploitation agricole). 

 

Étape 5 : créer votre activité 

Vous avez choisi votre statut juridique ? Parfait ! Il est temps d’entamer les démarches administratives pour créer votre entreprise. 

 

Vous optez pour l’entreprise individuelle  

Pour créer votre entreprise, un formulaire spécifique devra être déposé auprès de l’URSSAF, accompagné de toutes les pièces justificatives. Une fois votre dossier validé, vous recevrez votre numéro de SIRET. Si vous souhaitez être accompagné dans ces démarches, vous pouvez faire appel aux services du Portail Auto-Entrepreneur, spécialisé dans la création de micro-entreprise. 

Vous créez une société (EURL, SARL, SASU ou SAS) 

La création de votre société passera par 3 grandes étapes obligatoires : 

1 - La rédaction des statuts 

Les statuts fixent les règles de fonctionnement de votre entreprise : prises de décision, capital social, nombre d’associés, régime fiscal, mentions légales selon la forme juridique, etc.  Leur rédaction peut donc être complexe. Il est recommandé de faire appel à un professionnel (avocat, notaire ou conseillers spécialisés comme ceux de Simplitoo) pour vous assurer de ne rien négliger lors de cette étape. 

 

2 - La publication d’une annonce légale 

Dans le même esprit que les baux de mariage, la création de votre entreprise doit être rendue publique ! Cette étape consiste ainsi à publier dans un journal d’annonces légales (quotidien national ou journal spécialisé) une brève description des principales caractéristiques de votre société. Vous obtenez alors une attestation de parution à intégrer dans votre dossier de création. 

3 - L’immatriculation de votre société 

Vous y êtes presque ! Votre entreprise devra être immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) (et au Répertoire national des Métiers (RM) si vous êtes artisan). Ce dossier sera ensuite déposé auprès du CFE ou du greffe de votre Tribunal de commerce. Notez que ce dépôt est payant et coûte entre 25 et 60 €. Vous recevrez enfin votre numéro de SIRET et un extrait Kbis de votre entreprise.

Pour aller plus loin : Les étapes de création d’entreprise 

 

Vous connaissez maintenant toutes les démarches nécessaires pour vous lancer en tant que travailleur indépendant. Vous souhaitez bénéficier d’un accompagnement personnalisé pour choisir votre statut juridique et accomplir toutes ces formalités ? Les conseillers-experts de Simplitoo peuvent vous accompagner de A à Z. Contactez-nous ! 

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